tired of the bullshit

prénom(s) nom ○ lucky rhodes ou l'ironie du sort. /ˈlʌki/ porte-bonheur à quoi il n'a jamais vraiment fait honneur, et /ɹoʊdz/ pour toutes les mauvaises voies empruntées. lieu de naissance, âge ○ il est né là-même, sous le soleil timide de géorgie. ça fait vingt-cinq ans maintenant qu'il rouille en dessous. statut social ○ fraîchement célibataire, toujours homosexuel, à la recherche d'une nouvelle personne avec qui élever son chien et son lézard. métier ○ le plus beau sourire de tout frisch's big boy, vraiment. c'en est presque la mascotte, l'allégorie. il aide en cuisine autant qu'en salle, employé polyvalent. situation financière ○ c'était pas vraiment le métier d'avenir dont il rêvait, mais ça aide à payer les factures. c'était toujours mieux que de revendre de la majijuana à des parents débordés et étudiants au bord de la crise de nerfs. origines, nationalité ○ des souvenirs de guyane, mais le cœur américain. situation familiale ○ ses parents sont retournés passer leur retraite en amérique du sud, avec le reste de la famille. il a intérêt à jamais rater leur facetime calls s'il ne veut pas se retrouver avec des détectives au cul, venus s'assurer qu'il soit bien en vie. mais il raterait ces moments pour rien au monde, de toute façon. c'est l'occasion de parler à sa petite soeur qui finit le lycée bientôt, une guerrière qui accumule les notes excellentes malgré ses énormes soucis de santé. traits de caractère ○ bagarreur, impulsif, moqueur, sarcastique, curieux, expert de la procrastination, peu futé mais responsable, câlin, un peu dépendant malgré lui, sans filtre, échec sur pattes, maladroit, généreux, paresseux, immature, intenable, insortable, impudique, joueur, optimiste, jovial, spontané. taux de chance ○ 35%, un vrai gagnant à la loterie de la vie, celui-là. mais ça se calcule pas vraiment, y a des jours chanceux et d'autres qui le sont pas du tout, puis ces autres deviennent des semaines et ces semaines deviennent des mois, mais ça revient toujours, la chance, rien qu'un instant. les dents dehors, alors, dans un de ses sourires bien à lui, il dira qu'il s'appelle pas lucky pour rien, dans un optimisme presque insolent. (il le sait bien, qu'il fait toujours tous les pas de travers, les pas de trop et tous ceux qui sont faux.)

anecdote merdique • de ça, il en a des tonnes, mais il garde surtout en souvenir une expérience assez traumatisante qui vient quand même avec une fin (plutôt) heureuse (pour l'époque). c'est peut-être la pire journée de sa vie avec un tournant inattendu qui a ramené le soleil. y a eu d'abord l'invitation pour halloween chez un gars pour qui il avait un coup de cœur. en bon flemmard, il va acheter son costume le jour-même, mais la carte est refusée, alors il veut payer en cash, mais il n'a qu'une carte d'un salon de tatouage dans les poches et de vieux tickets de caisse (dans l'un, roulé en boule, un chewing-gum oxydé de la veille). y a treize personnes derrière lui, il réfléchit à un plan un instant, payer en nature? il se dit qu'un costume ne devrait pas lui demander de se donner autant de peine, alors il abandonne. il veut retourner chez lui pour s'faire un costume lui même, il ne sait pas quoi encore. mais sur la route, trop pressé, il tombe de son skate en se prenant le corps étendu d'un vieux clochard moldave qui squatte le coin depuis une décennie. il ne se rattrape pas à temps et se retrouve trempé dans l'urine encore chaude de ce même monsieur, souriant dans son coma éthylique comme s'il savait qu'il venait de parfaitement ruiner la journée d'un brave garçon. il fonce chez lui et prends la douche la plus rigoureuse qui soit, jusqu'à s'en rougir la peau. à force de mettre trop de savon, il finit par glisser et se casser la figure hors de sa baignoire, emportant avec lui un rideau de douche tout neuf. au moins, ça lui faisait un costume pour ce soir, jules césar ou casper, à voir. préoccupé pour le reste de la journée, la tête ailleurs, il a laissé son steak trop longtemps à cuire, la cuisine a failli prendre feu, il a commencé à saigner du nez sans aucune raison apparente devant judge judy, il n'a pas pu en voir le dénouement, puis est enfin venu le moment de partir à la soirée. il espérait vraiment que sa journée se termine dans de meilleures conditions, il avait opté pour jules césar et portait une couronne de laurier un peu trafiquée à la maison avec ce qu'il avait sous la main, à l'image du reste de son déguisement. il a préféré prendre le bus, a raté le premier, a donné un grand coup de pied dans un lampadaire pour extérioriser la rage accumulée depuis le début, s'est bien entendu fait très mal au tibia, a pris le prochain bus avec un ticket acheté avec les dernières pièces qui traînaient à l'appartement, le ticket n'est pas passé du premier coup, ni du deuxième, une petite dame derrière lui a commencé à s'en plaindre et à lui donner des coups de sac à main pour le faire avancer plus vite. il est arrivé à la soirée, enfin, et il connaissait personne, il a attendu son date, encore, encore, et encore, à chaque encore un nouveau verre d'un punch dégueulasse, et le gars n'est jamais venu. lucky a pleuré sur tout le chemin du retour, il a pleuré le long des trottoirs après avoir raté le dernier bus, il a pleuré dans un boui-boui ouvert de nuit qui servait des pancakes. il a pleuré sur ses pancakes. ugly crying, que ce soit clair. parce qu'il en avait marre de cette journée de merde interminable, mais c'est là qu'il a rencontré celui qui deviendra son mec, celui qui l'a amené se bourrer la gueule ce soir là pour oublier, celui avec qui tout d'un coup, il n'était plus malchanceux. ils ont traîné ensemble jusqu'en milieu de matinée, et ils étaient les premiers chez le tatoueur dont il avait la carte, qui faisait des tatous flashs pour le premier novembre. dans un élan de stupidité, ils se sont tous les deux faits graver les initiales de l'autre sur une fesse, la droite pour lui. un geste qu'il ne regrette qu'aujourd'hui, quatre ans plus tard, maintenant qu'il ne peut même plus en rigoler.