you got all the love you deserved (qian)

ft @qian keilly
(( you got all the love you deserved ))

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deux lourds sacs lui pèsent sur les bras alors que simon s'approche d'un pas décidé de l'immeuble qui lui fait face. il sait ce qu'il risque en arrivant là, si bien équipé, mais cela ne le refroidit pas une seule seconde. il sait que c'est la bonne chose à faire. d'une main chargée il compose le code qu'il connait par coeur et entre dans le bâtiment mal éclairé. le jour tombe et avec lui le peu d'optimisme qu'il lui reste. il broie du noir, le garçon à la barbe mal rasée et à l'air fatigué. il est inquiet, tout le temps. et puis, la grossesse d'elisa le fatigue tout autant que si c'était lui qui vomissait à longueur de temps. qui voulait un gamin déjà ? lui ? il se demande comment qian a pu faire, seule, dans cette galère. ils ont déjà du mal à tenir le coup à deux. un soupire, et simon frappe à la porte du loft de la mère. il retrouve ce sourire qu'elle connait si bien, celui qui signifie que tout ira toujours comme il faut. pas besoin d'attendre sa permission pour rentrer, c'est chez qian qu'il arrive. c'est comme chez lui. de toute façon, il n'a qu'une envie : déposer enfin les sacs de courses qu'il se trimbale depuis déjà trois blocs faute de place pour se garer. c'est un petit cri de joie qu'il entend lorsqu'il passe la porte et soudain henry lui saute dessus comme son habitude, le faisant lâcher l'un de ses sacs qui vient se poser par terre dans un bruit sourd. rien de cassé qu'il espère. il n'a pas le temps de vérifier que le petit l'enlace. henry est le genre d'enfant dont la tendresse dépasse l'entendement. c'est surement pour ça qu'elle a tenue, qian. parce qu'elle savait qu'elle ferait de grandes choses de ces nausées et de ces douleurs qui l'ont hantées comme elles hantent elisa. "salut mon grand, t'es tout seul ?" "nan, y a maman" "c'est fou, pile la personne que je cherchais !". le garçon ri et lâche enfin l'adulte qui se redresse et sourit à la jeune femme qui entre dans la pièce. elle est si jeune, qian. dix ans de moins que lui, et pourtant bien plus mature. "bonjour, service express, j'espère que tu aimes les grits ! j'ai aussi pris des saucisses de crevettes et des céréales pour le petit monstre." il pose le second sac et retire sa veste, tout sourire. "j'espère que je ne dérange pas ?" comme si qian allait un jour le chasser de chez elle.

ft @simon lawson
(( you got all the love you deserved ))

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Le plaisir n'a plus réellement le même sens. Il semble différent de ce qu'il était auparavant car le sentiment de peur s'immisce entre les deux périodes. Les souvenirs de l'accident, les séquelles demeurent et avec des frayeurs qui se lisent encore sur les traits du visage poupin du petit bonhomme qui partage ta vie. Alors oui, le plaisir devient une sensation presque étrangère que tu te fois d'apprivoiser – une seconde fois au loin du peu de confiance que tu pouvais avoir en toi. Tu as toujours été ainsi, cette brise trop imprévisible pour être attrapée, trop chaleureuse pour ne pas éveiller la chair de poule sur une peau libre, trop silencieuse pour ne pas sommeiller l'énigme. Du balcon, la vue est imprenable sur le quartier victorien dont l'architecture sommeille encore des élans de vivacités d'une autre époque. Cet arrondissement t'a toujours murmuré de manière abstraite mais elle n'a pas encore fait taire ton inspiration. Assise en tailleur sur un siège quelque peu passé par le tissu, tu griffonnes sur ton carnet quelques esquisses de ce vieil homme assis à la terrasse sur café. L'air perdu dans le vague, chapeau enfoncé sur la tête, la pipe à la bouche … cependant difficile de ne pas entrevoir l'expression d'un faciès qui respire la mélancolie des jours meilleurs. Les mouvements de tes doigts sont toujours aussi graciles, aussi déterminés mais ils manquent de fluidité, d'aisance. Tu éloignes autant que tu peux les pensées négatives qui ne cessent de souffler en maitre chanteur que tout à changer, que jamais tu pourras à nouveau poursuivre autant qu'auparavant. Cela c'était avant. La terre continuent de tourner et tu n'as d'autres choix que de poursuivre en l'imitant. La brise automnale respire l'humidité et le froid, tu secoues le bout de ton nez avant de le nicher dans ton écharpe de couleur blanche. Le chant des oiseaux te tire de ta songerie passagère et jettes une oeillade en direction du salon dont la baie vitrée te permet de voir ton fils. Confortablement installé dans le canapé en velours – que tu as récupéré d'amis à tes parents –, il observe la chaine des dessins animés à la télévision. Un grand sourire éclaire tes lèvres, te redonnant le regain suffisant pour chasser les profondeurs de ta conscience. Le fond sonore d'une porte qui claque t'interpelle légèrement, tu fronces les sourcils en voyant soudainement Henry se lever pour se précipiter en direction de la cuisine. Tu te lèves et rentre à l'intérieur du logement tout en déposant ton carnet à dessins sur la petite table basse. Simon. Il ne pouvait s'agir que de lui, il était l'un des seuls – hormis ta sœur ainée – à connaître les codes d'accès. Il avait beau être le meilleur ami de Morah, il avait toujours été pour toi cette figure fraternel qu'il manquait à la famille quelques fois. Chez les Keilly, il est toujours le bienvenue quoi qu'il advienne. "bonjour, service express, j'espère que tu aimes les grits ! j'ai aussi pris des saucisses de crevettes et des céréales pour le petit monstre." . Te dit il en posant fièrement les sacs emplis de courses. Depuis ton accident, ton entourage ne cessait d'en faire trop. Quand bien même cela partait d'un bon sentiments, tu tenais à reprendre ton existence comme si rien n'avait eu lieu. Simon se fichait belle et bien de ton ressenti, il faisait ce qu'il avait envie de faire et rien de mieux pour lui que de te mettre devant le fait accomplit pour que tu acceptes au final. Tu croises les bras contre ta poitrine tout en lui jetant une œillade réprobatrice. « Pourquoi tu n'écoutes jamais ce que je te dis, Lawson. ». Prendre une voix qui tonne la réprimande ne te ressemble pas, peu de crédibilité. Tu le serres dans tes bras tout en commençant à déballer les courses. « C'est parfait, merci beaucoup … Mais tu sais que tu n'es pas obligé de le faire, Simon. ». Lui dis-tu tout en ouvrant le frigo pour ranger les produits frais.  "j'espère que je ne dérange pas ?". Henry te considère du regard alors que vous souriez tous les deux, une attention douce qui témoigne de la complicité qui vous unit tous les deux. « Une question à laquelle je ne te répondrais même pas. Comment va Elisa ? La grossesse se passe bien ? ». Depuis ta sortie de la clinique et ta reprise du boulot, tu n'avais pas pris le temps de passer chez ton ami. Bien évidement, tu avais appelée mais c'était différent.